Etes-vous majeur ?
Il fut sauvé de l’urbanisation galopante de Chenôve par la volonté des vignerons de Marsannay qui décidèrent de l’annexer en 1987 à leur jeune appellation. Ses versants sont réguliers, en pente douce à leur base, plus forte quand on arrive en haut de talus, où les assises du Bathonien et du Callovien provoquent un vigoureux escarpement. Exposées au levant, la meilleure pour le pinot, les vignes, plantées sur les fameuses grèzes litées, enfantent un des plus beaux vins de l’appellation, associant une grande consistance à une exquise souplesse.
En prolongement au sud du Clos du Roy, annexant Montchenevoy en son sein, Les Longeroies tournent légèrement leurs pampres au sud, sur des sols peu profonds campés sur le calcaire de Premeaux, une roche mère faite d’oolithe blanche. Un peu moins argileux que son voisin, ils donnent un vin délicat, à la texture soyeuse et au fruité éclatant.
En la Montagne se love au sortir de la combe du Pré sur l’oolithe blanche. Associé à une belle exposition, les raisins évitent les risques de pourriture et se transforment en un vin toujours de belle vivacité, sur une bonne assise consistante toujours bien tramée. On aime sa délicate touche de poivre blanc qui signe une minéralité racée.
Les vignerons ont accepté l’injonction faite par les autorités de ne pas garder l’orthographe Echezeaux pourtant gravée dans le marbre depuis fort longtemps. Quoi qu’il en soit, Les Es Chezots méritent leur futur statut de Premier Cru. Installés sur des cailloutis de cône, regardant fièrement le levant, ils ont une personnalité bien trempée, associant une texture veloutée à une viscosité alerte, générant en bouche une exquise salivation qui accompagne une remarquable persistance aromatique.
Avec Charmes aux Prêtres on quitte le magnifique cône de colluvions né de la combe du Pré et de la combe Grandvau pour entrer dans un solide coteau qui toise fièrement le levant. On arrive sur le calcaire à entroques recouvert d’une faible couche limoneuse et de fines argiles. Un peu moins consistants qu’au nord, les vins gagnent cependant en délicatesse de texture. Toujours très aromatiques, ils se livrent dès leur jeunesse, mais sont promis à une belle garde.
Sur le calcaire à entroque pour leur plus grande surface, les vignes prennent appui en leur sommet sur les marnes à ostrea acuminata, ce qui amène de subtiles nuances au vin qui en naît. Un peu plus ferme que son voisin en entrant en bouche, il s’épanouit sur une sensation plus chaude en délivrant une longue finale saline.
Accroché au cœur du coteau, fièrement campé au levant, le climat Grasses Têtes se compose de calcaire argileux à sa base, du calcaire à entroques en son milieu et de l’oolithe blanche en son sommet, ce qui offre à son vin un équilibre royal, avec une consistance sphérique, une intense salivation, une finale très sapide et une superbe persistance aromatique.
Ce beau climat solaire joue sa partition sur le calcaire à entroques au roux doré caractéristique. Consistance, généreuse viscosité et belle vivacité concourent à une texture soyeuse qui se patine harmonieusement avec le vieillissement.
Le climat Saint-Jacques surplombe le coteau et associe en sa matrice le calcaire à entroque et l’oolithe blanche. Le roux doré s’efface au profit de la blancheur de l’oolithe. Le vin joue la carte de la grande consistance que la minéralité du lieu cisèle avec élégance. Très aromatique au nez comme en rétro-olfaction, il aime à vieillir pour que sa chair se fonde et que ses arômes se complexifient.
L’exposition commence à tourner légèrement pour laisser parler un peu plus le sud. Le calcaire à entroque cède sa place aux marnes à ostrea acuminata et aux cailloutis de cône en piémont venus d’une petite combe. Le vin joue plus de la texture que de la consistance, avec une belle rondeur et une longueur remarquable.
Ce climat est lové sur le « bon ventre de la pente », selon la belle parole de Robert Lautel, là où les meilleurs limons ont été retenus. On est sur les marnes à ostrea acuminata. L’attaque est caressante, avec une belle suavité à mi-bouche qui se prolonge sur une finale saline. Consistance et texture sont égayées par une vivacité toujours alerte.
On remonte sur le coteau avec Aux Genelières pour retrouver le calcaire à entroques et l’oolithe blanche. Un petit courant d’air venant de la combe ajoute à la complexité d’un lieu où les raisins mûrissent harmonieusement leurs peaux et leurs pépins, sans risque de pourriture grise, pour offrir à nos palais gourmand une chaire savoureuse, une souplesse remarquable, de la vivacité et une belle longueur en bouche.
Le Clos a une assise géo-pédologique comparable Aux Genelières et offre des vins à l’équilibre royal, avec une grande flexibilité de leur consistance. Déjà célèbres au Moyen Âge, il est aujourd’hui encore un fleuron de l’appellation.
Fermant le ban de l’appellation au sud, les Champs Perdrix sont solidement arrimés aux calcaires de Comblanchien, avec une mince couche végétale, ce qui confère aux vins une exquise élégance, une texture soyeuse, une riche salivation et une grande sapidité.